On en parle peu et pourtant c’est une part importante de la transition énergétique: la chaudronnerie. Elle ne représente pas énormément de gaz à effet de serre, mais c’est en fait une des conditions de la transition énergétique: elle englobe la conception de ballons d’eau, de citerne, de réacteurs nucléaires, de carrosseries, etc. Les progrès qu’on pourra accomplir dépendent, entre autre, de la qualité de ce travail.
Qu’est-ce que la chaudronnerie ?
La chaudronnerie a pour objet de transformer le métal « de base » (sous forme de tôle, de profilé, de pièces ou de structures métalliques par exemple) en produit fini ou semi-fini: grues, radiateurs, carrosserie, structures métalliques, citernes, bouteilles de gaz … L’inventaire est infini. Nous allons essayer de vous en donner une vision globale.
Les différents types de chaudronneries
C’est un domaine très large, qui inclut notamment la tôlerie et la carrosserie. Il se divise selon les matières utilisées (acier principalement, mais aussi acier inoxydable, cuivre, aluminium, autres alliages et même plastique). Chacune va avoir des applications spécifiques. Par exemple, la chaudronnerie inox va notamment concerner les infrastructures en contact avec l’eau, comme les canalisations, et devant être particulièrement propres, comme le matériel alimentaire.
On peut également diviser ce domaine selon le type de produits:
- Ferblanterie et chaudronnerie légère pour le travail sur de faibles épaisseurs (< 1mm)
- Tôlerie et carrosserie (épaisseurs entre 1 et 3 mm)
- Chaudronnerie moyenne (épaisseurs entre 10 à 50 mm).
- Chaudronnerie lourde (épaisseurs supérieures à 50 mm)
Vous avez également la serrurerie, la tuyauterie et la soudure ou mécano-soudure (qui est du reste transversale à toutes ces activités). Enfin, cette activité se combine souvent avec le traitement des surfaces.
On parle également de chaudronnerie industrielle pour englober ce qui ne relève pas de la chaudronnerie artisanale.
Dans certains secteurs, sa pratique est très particulière. On parle ainsi de chaudronnerie nucléaire et de chaudronnerie navale.
Les outils de la chaudronnerie
C’est une profession qui exige un haut niveau de compétence et de formation. Les chaudronniers doivent comprendre les propriétés des différents métaux, les méthodes de soudure et les techniques de formage, en plus des normes de qualité et de sécurité. Dans les pays occidentaux, c’est souvent un secteur sous tension. J’y reviens plus loin.
Les entreprise de chaudronnerie en France
Je vous présenterai les entreprises de chaudronnerie en France dans un prochain article. Je les présenterai en distinguant par secteur et en notant leurs équipements disponibles. Vous pourrez ainsi consulter leurs réalisations de chaudronnerie industrielle.
Si vous en cherchez une, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à alexandre.baumann at discoverthegreentech.com.
Chaudronnerie et écologie
Comment la chaudronnerie pourrait s’inscrire dans la transition énergétique ? Déjà il faut se demander: que faudrait-il décarboner ?
Décarboner la chaudronnerie ?
On peut imaginer une consommation électrique, par exemple pour chauffer les locaux. Pour cette consommation, a priori l’énergie solaire pourrait être viable si l’activité se déroule en journée. Néanmoins je ne suis pas sûr de ce que les énergies renouvelables permettraient de décarboner.
Néanmoins, je suis moins sûr pour le reste de l’activité. Par exemple, le gaz semble souvent utilisé, comme dans cette vidéo. Il faudrait sans doute le remplacer par du biogaz. Il faudrait également voir le matériau et l’énergie utilisés pour souder.
Ensuite, je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup à décarboner ici. En réalité, l’intérêt de la chaudronnerie ne se trouve pas tant en elle-même, qu’en ce qu’elle produit.
L’importance de la chaudronnerie dans la transition énergétique
En effet, une soudure mal exécutée sur un réservoir sous pression peut entraîner des fuites de matières dangereuses, avec des conséquences potentiellement désastreuses. De manière générale, la qualité du travail de chaudronnerie et de soudure ou rivetage économise de nombreux problèmes environnementaux et humains.
De plus, la chaudronnerie est importante pour la manufacture de nombreux éléments de la transition énergétique: voitures électriques, éoliennes, composants de réacteurs nucléaires …
Ainsi, une politique écologique doit prendre en compte cet élément et favoriser ce qui améliore le travail des chaudronniers.
Devenir chaudronnier en France
L’industrie manque d’ouvriers et, comme je le dis souvent, réindustrialiser la France fait partie des objectifs écologiques. Bénéficiant d’une électricité bas carbone abondante (ou en tous cas qui le deviendra davantage, espérons le) grâce au nucléaire, produire en France plutôt qu’ailleurs, c’est réduire les émissions de gaz à effets de serre. Il y a, de plus, toute une réglementation environnementale limitant les autres impacts. Dans cette optique, il faudra encourager la formation d’ouvriers, notamment de chaudronniers, en France.
Pour être chaudronnier, il faut suivre un CAP en « Réalisations industrielles en chaudronnerie ou soudage » (2 ans après la 3e). Il s’agit d’être capable de réaliser les tâches de la chaudronnerie. C’est la voie la plus rapide vers la vie active.
Vous pouvez également faire un Bac pro (3 ans après la 3e) et même un BTS (bac+2) pour vous orienter vers le pose de technicien chaudronnier. Le poste de est plus exigeant: l’idée est de former des techniciens capables de gérer une réalisation de A à Z. Vous pourrez réaliser davantage de tâches: supervision de la production, planification, contrôle qualité … Par la suite, vous pouvez même envisager des diplômes d’ingénieur.
Au-delà de cela, il y a une myriade de spécialisations. Vous pouvez par exemple devenir « chaudronnier soudeur », « chaudronnier tuyauteur » ou encore « chaudronnier tôlier ».
De manière générale, l’apprentissage (le statut d’apprenti) est extrêmement avantageux, tant pour vous (vous travaillez en étudiant) et votre entreprise, qui paie moins de charge et est aidée. C’est l’idéal.